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Intelligence artificielle générative

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L'intelligence artificielle (IA), notamment l'intelligence artificielle générative, fait maintenant partie du paysage de l'enseignement supérieur. Découvrez son potentiel et ses limites pour en tenir compte dans votre enseignement.

Qu'est-ce que l'intelligence artificielle générative?

Foire aux questions

Dernière mise à jour: 26 janvier 2024

Qu’est-ce que l’IA générative?

Selon l’Office québécois de la langue française, l’IA est un « domaine d'étude ayant pour objet la reproduction artificielle des facultés cognitives de l'intelligence humaine dans le but de créer des systèmes ou des machines capables d'exécuter des fonctions relevant normalement de celle-ci ».

L’IA générative fait partie d’un sous-ensemble de l’IA appelé apprentissage automatique (ou «machine learning»). Ce type d’IA fonctionne sur la base d’un entrainement de la machine à partir de données et sur sa capacité à inférer de ces données des schémas pour en généraliser des concepts sous-jacents.

Au fil des années, de nouveaux algorithmes d’apprentissage ont été inventés, la puissance de calcul des systèmes d’IA a augmenté de manière exponentielle et une quantité massive de données sont devenues disponibles pour soutenir leur entrainement. C’est ainsi qu’a émergé ce qu’on appelle l’apprentissage profond (ou «deep learning»), un mode d’apprentissage effectué par un réseau de neurones artificiels inspiré des réseaux de neurones humains.

L’IA générative est une sous-catégorie de l’apprentissage profond. On parle d’IA générative parce que les données ayant servi à l’entrainement du réseau de neurones permettent à celui-ci de générer de nouveaux contenus pouvant prendre plusieurs formes, par exemple du texte, de la vidéo ou des fichiers audio.

Qu’est-ce qu’un agent conversationnel?

Un agent conversationnel est un système de dialogue. Les agents conversationnels récemment déployés (ex: Copilot, ChatGPT) sont basés sur l’IA générative. Ils permettent d’établir un lien entre les humains et les modèles de langage, soit des systèmes informatiques basés sur l’IA générative capables de créer de nouveaux contenus.

Pour permettre la création de nouveaux contenus par le modèle de langage, l’agent conversationnel reçoit les requêtes («prompts»), soit des questions ou des demandes qui entament le dialogue. Ces requêtes sont alors analysées pour générer les contenus inédits les plus plausibles selon la requête et le contexte, contenus ensuite transmis par l'agent conversationnel à la personne ayant formulé la demande ou posé la question.

Quelles sont les tâches que les agents conversationnels peuvent accomplir?

Puisque les capacités des agents conversationnels évoluent rapidement et varient d’une application à l’autre, nous vous invitons à consulter les pages officielles des compagnies qui proposent l’accès à un modèle de langage au Canada si vous souhaitez obtenir plus d’informations sur les fonctionnalités proposées.
ChatGPT (en anglais seulement)
Copilot

Quelles sont les limites principales de l’IA générative?

Les agents conversationnels fonctionnant grâce à l’IA générative proposent parfois des réponses incorrectes ou inexactes (communément appelées des hallucinations). De plus, les données d’entrainement de l’IA générative étant non représentatives de la complexité des réalités sociales et culturelles, les réponses offertes par les agents conversationnels peuvent être biaisées ou inappropriées, tout en étant présentées comme des certitudes. Enfin, encore une fois en fonction des données d’entrainement utilisées, les réponses proposées ne tiennent pas toujours compte des plus récentes connaissances sur un sujet donné.

Par ailleurs, les agents conversationnels sont sensibles à la manière dont les requêtes (« prompts ») sont formulées et peuvent parfois ne pas donner une réponse qui répond aux besoins de la personne ayant formulé la requête. La requête peut alors être reformulée pour que la réponse générée se rapproche de la réponse souhaitée.

Comment les informations saisies dans les agents conversationnels sont-elles utilisées par les compagnies qui les développent?

Les informations saisies dans les agents conversationnels peuvent être utilisées à des fins d’entraînement et d’amélioration de l’outil. Chaque compagnie détermine un certain niveau de protection des données, niveau de protection qui peut aussi varier selon la version utilisée (gratuite ou payante, par exemple).

Si vous avez des doutes quant à la protection des données lorsque vous utilisez un agent conversationnel, par principe de précaution, nous vous déconseillons fortement d’y saisir toute information confidentielle, nominative, sensible ou tout texte rédigé par une personne étudiante.

Puisque le niveau de protection des données varie grandement et évolue rapidement, nous vous invitons à consulter les pages officielles des compagnies pour en savoir plus.

ChatGPT (en anglais seulement)
Copilot

Puis-je autoriser l’utilisation de l’IA générative dans le cadre de mon cours?

Vous êtes libre d’utiliser les outils technologiques de votre choix dans le cadre de vos cours. Que vous autorisiez ou non le recours à l’IA générative, il importe de communiquer clairement vos attentes liées à l’utilisation de l’IA aux personnes étudiantes. Vos attentes doivent être clairement annoncées dans votre plan de cours. De plus, nous vous encourageons à animer une discussion ouverte en classe sur ce sujet ou à tester des requêtes en classe avec les personnes étudiantes. Vous les aiderez ainsi à aiguiser leur regard critique, en discutant de la qualité des réponses obtenues et en les comparant avec des contenus présentés dans le cadre du cours ou des éléments théoriques connus par l’ensemble du groupe.

Si l’utilisation d’un agent conversationnel est nécessaire dans votre cours, nous vous recommandons d’offrir une alternative aux personnes étudiantes qui ne souhaitent pas créer un compte, considérant les données confidentielles qui sont parfois nécessaires pour ce faire (par exemple, un numéro de téléphone cellulaire). Vous pourriez dans ce cas leur fournir vous-même le contenu généré plutôt que de leur demander de créer un compte.

Les personnes étudiantes peuvent-elles se servir de l’IA générative pour compléter leurs évaluations?

Vous êtes libre de définir ce qui est permis et ce qui ne l’est pas dans le cadre de vos évaluations. Sachez que si vous décidez de permettre l’utilisation de l’IA, il est important de bien l’encadrer, de spécifier clairement dans le plan de cours les tâches qui peuvent être réalisées en s’appuyant sur l’IA ainsi que le type d’utilisation permise.

De plus, nous vous recommandons de discuter de vive voix avec les personnes étudiantes de l’utilisation de l’IA dans les évaluations, notamment des règles entourant le fait de mentionner et de citer cette utilisation en respectant les normes de référencement.

Si vous envisagez utiliser l’IA générative dans vos évaluations, par exemple des agents conversationnels, n’oubliez pas de considérer les limites de ceux-ci, notamment l’accessibilité (site parfois inaccessible en forte période d’achalandage) ou les enjeux de confidentialité des données personnelles (numéro de téléphone personnel nécessaire pour créer un compte, par exemple).

Qu’est-ce que je peux faire pour promouvoir l’intégrité académique?

Certaines méthodes d’évaluation sont plus à risque de tricherie avec le déploiement d’outils basés sur l’IA générative. C’est le cas par exemple des examens en ligne, des productions écrites de restitution de connaissances et des traductions de texte. Afin de promouvoir l'intégrité académique, il est possible de contextualiser les questions d’examen et les tâches demandées pour les rendre plus authentiques. Cette contextualisation peut être réalisée, par exemple, en fonction d’un aspect spécifique de votre cours, afin que les évaluations ne puissent être réalisées qu’en mobilisant les compétences et les connaissances acquises dans celui-ci.

Également, il est pertinent d’explorer d’autres approches pédagogiques comme la classe inversée ou d’autres méthodes d’évaluation qui s’avèrent moins à risque : les projets en groupes, les présentations orales, les portfolios, les travaux qui mettent en valeur l’utilisation des sources fiables, les débats ou toute autre tâche qui nécessite une analyse critique, une réflexion personnelle ou une justification des choix en fonction des contenus de votre cours.

La mobilisation des compétences rédactionnelles, informationnelles et de référencement constitue aussi une bonne pratique pour promouvoir l’intégrité académique. Enfin, nous vous encourageons à recueillir des traces fréquentes des apprentissages faits par les personnes étudiantes dans vos cours, en accordant une importance non pas uniquement au produit (la production demandée), mais aussi au processus (à la démarche) et au propos (les réflexions de la personne étudiante sur son travail).

Pour plus d’informations à ce sujet, nous vous invitons à consulter ce résumé de 10 stratégies suggérées par notre équipe pédagogique. Vous trouverez dans le résumé plusieurs liens vers des ressources complémentaires.

L’utilisation de l’IA est-elle considérée comme une infraction relative aux études dans le règlement disciplinaire de l’Université Laval?

L’utilisation de l’IA en soi ne constitue pas automatiquement une infraction relative aux études. Si son utilisation a été faite en respectant les attentes mentionnées au plan de cours ou dans les consignes d’une évaluation, il peut s’agir d’une aide autorisée. Dans le cas où cette utilisation n’aurait pas été autorisée explicitement, le fait de s’en servir peut constituer une infraction relative aux études et pourrait mener à l’application des sanctions prévues au Règlement disciplinaire à l’intention des personnes étudiantes de l’Université Laval. L’utilisation de l’IA pourrait alors être traitée comme l’obtention d’une « aide non autorisée ». Selon les faits au dossier, cette infraction pourrait également être accompagnée de plagiat si la personne étudiante n’a pas indiqué ses références et/ou de «possession de tout document, appareil ou instrument non autorisé».

Les logiciels de détection de l’IA sont-ils recommandés pour identifier un cas de plagiat potentiel dans un contexte d'évaluation des apprentissages?

Les logiciels de détection de l’IA ne sont pas en mesure d’identifier l’utilisation de l’IA à 100% et risquent de donner des réponses ambiguës ou erronées. Il existe également des voies de contournement afin qu’un logiciel de détection de l’IA ne détecte pas ou détecte difficilement l’utilisation de celle-ci. Pour cette raison, l’utilisation de tels outils pour établir la preuve d’une infraction relative aux études n’est pas recommandée.

Une approche misant sur la prévention est encouragée, que ce soit une mention explicite au plan de cours et dans les consignes des utilisations permises ou interdites de l’IA, une discussion ouverte avec les personnes étudiantes, des efforts consacrés au développement des compétences informationnelles/rédactionnelles/de référencement, etc.

Sachez que si vous suspectez un cas de tricherie ou de plagiat, vous avez l’obligation de le signaler. Dans une telle éventualité, nous vous recommandons de consulter le Règlement disciplinaire de l’Université Laval ou les personnes en charge de l’intégrité académique de votre faculté.

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